Avoir un métier passionnant, c’est une chance. En avoir eu plusieurs, c’est magique. Et c’est ce qui m’est arrivé.
C’est pour cette raison que je me sens à l’aise aujourd’hui pour coacher des personnes qui viennent d’horizons différents, qui exercent dans des domaines diversifiés, qui travaillent à tout niveau de responsabilité.
Mon expérience en tant que coach des conférences TEDxNouméa depuis 2016 est évidemment un gros chapitre dans ma vie professionnelle. Pour les différents événements, j’ai préparé plus de 80 personnes à monter sur scène. Une par une, avec environ une douzaine de séances individuelles. Ce travail me passionne car il m’oblige à m’immerger dans le domaine d’expertise des conférencier·es. Je dois les aider sur la forme bien sûr, les aider à s’exprimer le mieux possible ; et pour ça, je puise dans la grande boîte à outils que j’ai constituée en tant que prof de théâtre.
Mais les conférencier·es du TEDxNouméa (et toutes les personnes que j’accompagne en prise de parole en public finalement), je dois aussi les challenger sur le fond, sur le contenu de leur discours. Je dois m’assurer de la logique de leur argumentaire, je dois m’assurer que leur message passe parfaitement, que la démonstration est limpide.
Et là je remercie ma mère de m’avoir encouragé à choisir un parcours académique exigeant, qui a commencé par deux années de classes préparatoires en mathématiques supérieures, biologie, chimie, science de la vie et de la Terre. Ce furent mes plus belles années d’étude. Mon besoin de curiosité était parfaitement comblé.
En classes prépa, les examens oraux ont lieu toutes les semaines. Une quinzaine de minutes pour se préparer, et la même chose pour exposer son sujet. Pendant 2 ans, j’ai produit des exposés, des sortes de mini-conférences sur des sujets pointus. Le plus fou, c’est que j’ai aimé ça. Il fallait répondre de façon complète mais limpide, sans jamais se disperser. J’ai tellement appris.
Je me sens d’ailleurs très privilégié d’avoir pu faire ces études, d’avoir été soutenu par ma famille. Je sais que c’est une chance que tout le monde n’a pas et la conscience de ce privilège fait que j’ai à coeur aujourd’hui d’aider aussi des jeunes à prendre la parole avec différents dispositifs comme les JDD (Jeunesse Développement Durable) ou les concours d’éloquence.
Quand j’ai intégré l’école nationale supérieure agronomique de Rennes (aujourd’hui Agrocampus Rennes-Angers), j’ai continué à étudier des matières passionnantes qui m’ont permis de mieux comprendre les sols, l’atmosphère, les espèces végétales et animales, la génétique, l’informatique, les statistiques, mais aussi l’économie, l’épistémologie, la géographie, etc. Mon premier job : ingénieur en traitement de l’information spatiale avec comme sujet d’étude le milieu marin, puis les récifs coralliens. Un job de rêve, entouré de gens passionnés et passionnants.
Les sciences sont un excellent terreau pour développer l’esprit critique, consolider les réflexes méthodologiques, affûter les raisonnements.
J’ai pris le parti de rester généraliste et de jouer avec les données des autres, celles versées dans le domaine public. Cartographier, analyser, conseiller, présenter des données, inventer des outils pour les rendre accessibles et les valoriser, c’est ce que j’ai fait pendant plus de 20 ans. Et j’ai adoré ça.
On pourrait croire que tout cela est assez froid, mais le monde vivant est si étonnant et bluffant que l’étudier ne peut jamais être ennuyant. Et c’est utile face aux enjeux du dérèglement climatique et de l’érosion de la biodiversité.
Pourtant, déjà pendant mes études, j’ai voulu ajouter à ma vie un morceau supplémentaire de poésie. Et c’est le théâtre d’improvisation qui me l’a apporté. J’avais eu la chance de faire du théâtre pendant mon enfance, mais je l’avais mis de côté. Le retrouver, avec en plus le goût de la sérendipité, ce fut un choc de plaisir. Même adulte, il était donc possible de s’amuser comme des enfants, à partir de rien !? J’étais élève d’un cours de théâtre d’impro. Quasi simultanément je suis devenu prof d’impro, ayant convaincu mes ami·e·s de promo de mon école d’ingénieur de l’impérieuse nécessité de découvrir cette discipline étonnante ! Bref, j’avais mordu très fort à l’hameçon et le théâtre ne m’a plus quitté. Le goût pour l’écriture a suivi. L’appétence pour les arts et la culture en général s’est installée, dans la foulée.
Ma vie professionnelle s’est articulée autour de deux passions simultanées : les sciences d’un côté et le théâtre de l’autre.
En 20 ans, j’ai créé plusieurs entreprises et associations, dans différents domaines : environnement (Melanopus), événementiel et théâtre (Ouh La La), technologie (ClacTaCom), mobilité (NC-Covoiturage), agriculture (Le Amô), espaces verts (Elagage Services), tourisme (Authentik Caledonia), arts oratoires (Virgule), lutte contre le sexisme (Elle l’a bien cherché), événementiel (Stimulus). J’ai continué à enseigner le théâtre d’improvisation et à le faire connaître au travers d’événements comme les FITI (les Festivals Internationaux de Théâtre d’Impro).
Impossible de s’ennuyer dans cette vie professionnelle. Et pourtant, je continue à aimer découvrir les vies des personnes que j’accompagne à prendre la parole.
Ces dernières années, la prise de parole en public a pris dans ma vie professionnelle une grande place car j’ai la conviction que cette compétence n’est pas un luxe dont on peut se passer. Les enjeux sont immenses et les freins au changement sont puissants.
La parole est un levier qui transforme le monde.
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